Voici donc ma création littéraire pour ce quatrième Art's Contest. Hé oui, y a pas de dessins, ou encore de graph', navrée.

Le vide. Rien que le vide. Que… du vide… La peur m’envahissait. Du haut de ma branche, j’observais ce qui se trouvait en dessous mais je ne voyais rien. La chute s’annonçait vertigineuse. Je fis un pas en arrière et je me recroquevillai sur moi-même. Mes ailes m’entouraient, comme s’il agissait d’une protection face à ce qui m’attendait. Elles brillaient et semblaient faites de poussière de verre. Elles n’étaient en réalité qu’une fine couche de peau recouverte d’une poudre brillante. Je soupirai. Pourquoi avais-je si peur ? Il me suffisait de m’élancer et de déployer mes ailes pour m’envoler et glisser sur les courants d’air. Mais c’était si difficile. Ce vide me paralysait, il tétanisait l’intégralité de mes membres. Je devais cependant le faire, pour l’honneur de ma famille. J’étais la dernière de ma génération à ne pas avoir fait le « grand saut », ce qui couvrait ma fratrie de honte. La laisserai-je ainsi, en tant que la risée de notre village ? Je ne pouvais le faire, cela m’était impossible. Mon clan dirigeait notre hameau, mon père en était le jarl. Il était le légat direct du haut-roi dans notre comté. Non. Mon attitude était indigne de mon titre. J’étais peut-être le jouet de la peur en cet instant mais il était de mon devoir de la repousser et d’accomplir mon premier envol. En tant que fée du Grand Chêne Bleu, je ne devais rester recroqueviller. Je me relevai, déterminée. Allais-je laisser mon clan être la risée de tous ? Jamais ! En aucun cas cette situation ne devait perdurer. Je respirai un grand coup, chassant ma crainte de toutes mes forces. Je m’approchai à nouveau du bord de la branche, quittant la sécurité que m’offrait le tronc. Le vide me tendait les bras. Il n’avait pas bougé et il attendait que je réalise mon grand saut. Je faillis retourner me cacher pour éviter cette épreuve mais je résistai. Je me décidai de compter jusqu’à trois.

« Un… Deux…»

Je sautai dans le vide et déployai mes ailes. Allez jusqu’à trois n’aurait fait que me paralyser de nouveau et il n’en était pas question. Je sentais ma chute me prodiguer de la vitesse ; vitesse qui disparut peu à peu. Mes ailes me freinèrent et m’arrêtèrent au milieu de rien. Elles battaient doucement pour me maintenir en équilibre. J’observai ce qu’il avait autour de moi, et la joie m’envahissait d’avoir réussi. La végétation m’entourait, elle était luxuriante. Des arbres sortaient du sol et montaient haut dans le ciel, des buissons s’abritaient dans les sous-bois, qui dissimulaient des petits animaux. Un lapin qui détala brusquement me fit sursauter. Puis, confiante, j’entrepris de me déplacer un peu, tout en m’aidant des courants d’air. La sensation que je ressentais en cet instant n’était guère comparable à toutes les autres que j’avais déjà éprouvées dans ma vie. Celle-ci me procurait une joie immense, mêlée à un sentiment intense de liberté. J’avais l’impression que je pouvais tout faire, que je pouvais même aller toucher la lune ! Je décidai de prendre de l’altitude, ainsi que de la vitesse. Mes ailes battirent alors plus vite et je m’élevai de plus en plus rapidement. Bientôt, le sol disparut de ma vision, je ne voyais plus qu’une tache verte. J’avais dépassé cimes des arbres. J’arrivai cependant à apercevoir la silhouette du Grand Chêne Bleu. Le ciel resplendissait et était d’un bleu azur magnifique. Les rayons du soleil m’enveloppaient et me procuraient un sentiment de bien-être. Ce paysage était superbe et je regrettai de ne l’avoir jamais vu qu’autrement que sur une branche. Cette vision m’emplissait de bonheur et d’une joie de vivre débordante. Pour fêter cette réussite et ce décor grandiose, j’effectuai quelques loopings. Comment avais-je eu si peur de prendre mon envol ? Cela me paraissait tellement absurde à présent. Un sourire béat illuminait mon visage. Je ne souhaitais même pas descendre pour annoncer cette si bonne nouvelle au jarl mon père. Ma famille ne serait plus couverte de honte et j’en étais heureuse. Heureuse d’avoir pu accomplir mon grand saut. Je continuai à voler tranquillement, alternant parfois ce style de vol bien paisible avec quelques figures acrobatiques. Je débordai d’énergie, si bien que je fis perdurer cette expérience pendant des heures durant. C’était l’une des particularités de notre clan : nous étions très endurants. Et heureusement, car pour rien au monde je n’aurai arrêté ce voyage aux allures de paradis.

Le soleil disparaissait peu à peu derrière la ligne de l’horizon. Le ciel arborait de nouvelles couleurs flamboyantes, le spectacle offert était toujours aussi grandiose. Je me devais de rentrer cependant, la nuit allait bientôt tomber. De plus, il me tardait d’annoncer cette nouvelle à mes parents et de leur raconter mon expérience. Je fis demi-tour grâce à une nouvelle figure acrobatique. Cette journée s’était révélée fabuleuse. Pourtant, quelque chose me dérangeait. Je ne reconnaissais pas la région. Cela m’intriguait mais cela ne m’influençait guère. La joie que j’éprouvais surmontait tout. Ou presque. Un rire strident retentit derrière moi. Je me retournai aussitôt mais je ne vis rien d’autre qu’une tache noire et floue. Je la sentis me percuter. J’essayai de savoir de quoi il s’agissait et je compris dès lors que j’identifiai qui avait ricané. J’étais dans un autre comté, celui du Grand Chêne Rouge. Et aussitôt je me sentis chuter. Mes ailes avaient beau battre, l’air leur passait au travers. La fée rouge m’avait pourfendue et le vol m’était désormais impossible. Cependant, je ne pouvais me poser ; alors je chutais. Le vide me tendait les bras, il souhaitait m’accueillir. Je fermai les yeux, acceptant mon destin. Toute joie avait disparu de mon être. Mon corps devenait lourd, il prenait de la vitesse. J’avais l’impression que ma salive prenait le goût de la cendre. Avant d’heurter violemment le sol, j’offris à mes pupilles, ainsi qu’à moi-même, un dernier spectacle : celui du ciel. Un nuage gris s’était glissé dans le seul espace où j’aurai pu voir la voûte céleste et ses couleurs flamboyantes. Il semblait être fait de cendres, comme celle de ma salive. J’heurtai avec une violence des plus brutales le sol, mon corps se disloqua sous la force de l’impact. Et ma vie s’acheva sur le ricanement strident de la fée rouge.

Quelques commentaires personnels:

Kikouli > 9/10 ? oO Et ba, j'm'attendais pas à ça oô Mais merci & contente que ça t'ais plu x)
Et pour la fin, j'aime pas les happy end xD /sors/

Kohàn'së a écrit:

j'aime pas les happy end xD /sors/

Ah bon ? Tu crois ça ? /sors et s'enterre/

Tu n'y arriveras pas x)